Les ventes de produits de vapotage ont fortement augmenté au Québec

L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) publie aujourd’hui une première analyse des ventes de produits de vapotage dans les commerces de proximité accessibles aux mineurs au Québec.

L’étude Évolution de la vente de produits de vapotage dans les dépanneurs et les stations d’essence au Québec, 2017 à 2020 révèle l’ampleur de ce marché, qui a connu une croissance fulgurante depuis l’arrivée des dispositifs de vapotage à capsules.

« Les ventes sont passées de 26 000 $ par mois en septembre 2017 à 1,6 million $ en février 2020. C’est une hausse phénoménale, qui correspond aussi aux tendances observées aux États-Unis. Cette augmentation est principalement attribuable à la marque JUUL », constate Annie Montreuil, conseillère scientifique à l’INSPQ et auteure principale de l’étude.

Produits les plus vendus

L’INSPQ a analysé les ventes de produits de vapotage réalisées entre septembre 2017 et mars 2020 dans environ 1 500 dépanneurs et stations d’essence sous bannières au Québec. Voici les principaux constats :

  • Les systèmes à capsules de marque JUUL dominent le marché depuis janvier 2019. La marque Vype suit une progression plus lente, mais constante.
  • On constate une grande diversification dans l’offre des produits de vapotage. Le nombre de produits vendus dans les dépanneurs et les stations d’essence a plus que triplé, passant de 113 à 356 produits différents entre 2017 et 2019.
  • Les saveurs de liquide de vapotage les plus vendues de 2017 à 2020 sont celles de fruit et de menthe ou menthol, alors que les saveurs de tabac arrivent au troisième rang. Les liquides très concentrés en nicotine représentent la majorité des liquides vendus depuis 2019, alors que ces produits étaient absents des dépanneurs et stations d’essence auparavant.

Les acheteurs

Les jeunes sont-ils les principaux acheteurs? Il n’a pas été possible de répondre à cette question dans le cadre de cette étude, puisque les données utilisées sont celles de codes à barres des produits vendus, sans égard au profil des acheteurs.

Bien que la vente de ces produits soit interdite aux moins de 18 ans, on sait toutefois que l’usage chez les élèves du secondaire a presque doublé récemment, passant de 11 % à 21 % de 2016-2017 à 2019 selon cette étude de l’Institut de la statistique du Québec. La majorité des jeunes qui utilisent des produits de vapotage rapportent les obtenir de sources sociales.

L’augmentation de l’usage chez les adolescents coïncide avec l’arrivée sur le marché des systèmes à capsules. Ces dispositifs, qui permettent de consommer des liquides très concentrés en nicotine, sont arrivés sur le marché québécois en 2018 et sont vendus principalement dans les dépanneurs et les stations d’essence.

Concentration en nicotine

Depuis juillet 2021, le gouvernement fédéral interdit la vente de liquide de vapotage dont la concentration en nicotine dépasse 20 mg/ml, ce qui correspond à la majorité des produits vendus en 2020 dans les commerces analysés.

L’INSPQ poursuivra les analyses de données de vente au-delà de mars 2020, afin de voir comment les ventes de produits de vapotage ont été affectées par la pandémie, et par la réduction de la concentration maximale en nicotine entrée en vigueur en 2021.

À propos de cette étude

L’étude Évolution de la vente de produits de vapotage dans les dépanneurs et les stations d’essence au Québec, 2017 à 2020 analyse les ventes de produits de vapotage réalisées entre septembre 2017 et mars 2020 dans environ 1 500 dépanneurs et stations d’essence sous bannières au Québec. Les commerces indépendants et les boutiques spécialisées ne sont pas inclus dans cette étude. Les données ont été recueillies par lecture optique de code UPC des items vendus et compilés par la firme Nielsen.

Sur le même sujet

Décret modifiant la Loi sur le tabac et les produits de vapotage (arômes). Mémoire déposé à Santé Canada.

 

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18 octobre 2021